vendredi 21 août 2015

What about [...] Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur [...] Harper Lee

  • Date de parution 23/08/2006
  • Editeur Lgf
  • Collection Ldp, numéro 30617
  • Format 11cm x 18cm
  • Nombre de pages 320

Résumé :

Dans une petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès. Il ne suffit pas en revanche à comprendre comment ce roman est devenu un livre culte aux Etats-Unis et dans bien d’autres pays.
C’est que, tout en situant son sujet en Alabama à une époque bien précise - les années 1930 -, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.








Mon avis :

Je viens d'achever cette lecture qui m'attendait bien sagement depuis Février. Ce qui m'a clairement décidé à m'octroyer le coup de pied aux fesses tant mérité, c'est de voir que le second roman d'Harper Lee sort en Octobre ET QUE c'est la suite de celui-ci. Hahem plus de 40 ans après, la suite ? Une écrivaine qui publie UN SEUL ET UNIQUE ROMAN et qui décroche le prix Pulitzer en 1961 ? Il faut être maso pour ne pas avoir envie de tenter l'aventure.

Cette lecture a été un pur délice puisque je renoue avec tout ce que j'aime dans la littérature américaine. Les descriptions, l'ambiance dépeinte au cœur des petites villes, la culture et la Foi des habitants. Toutes ses déscriptions que j'aime tant étaient d'autant plus spéciales dans ce roman puisque l'histoire se déroule en Alabama dans la petite ville rurale et ségrégationniste de Maycomb. L'atmosphère découlant de cette ville du début des années 30 décrite ici par l'auteur est assez particulière.

J'ai adoré le fait que l'histoire nous soit retranscrite à travers les yeux d'une petite fille qu'on surnomme Scout. J'ai un amour inconsidéré pour les personnages de romans et Scout incarne EXACTEMENT le genre d'enfant qui me touche. Elle est audacieuse et se comporte comme un vrai garçon manqué : toujours vêtue de sa fidèle salopette abhorrée par sa tante. A une époque où les petites filles devaient plutôt porter des robes. Elle est également pleine d'humour. Elle a un regard critique et déjà une conception de la vie bien présente pour une gamine de son âge. L’écrivaine a ressuscité la grâce de l'enfance dans ce roman par le biais de ces personnages.
Le frère de Scout, Jem, est également un personnage touchant.
Enfin, Atticus Finch, le père avocat commis d'office pour la fameuse affaire de notre roman : celle où un Noir est accusé d'avoir violé une jeune femme blanche. Je trouve qu'il incarne, pour moi, l'image du père par excellence. Il se comporte avec intelligence (enfin quelqu'un qui ne s'adresse pas aux enfants comme à des demeurés). Il trouve toujours le temps de passer de petits moments auprès de ses enfants. L'éducation qu'il leur prodigue est pleine de bon sens : pleine de principes car c'est un homme intègre. C'est un homme bon, qui n'hésite pas à tout mettre en œuvre pour sauver Tom Robinson, le Noir accusé de viol.

Dans cette œuvre, il n'y a qu'une seule image féminine représentée dans le foyer des Finch : Calpurnia, leur vieille bonne noire. Autre personnage attachant.

Une fois la lecture achevée, de nombreuses interrogations persistes. Que va devenir Dill (un personnage à découvrir par vous même) ? J'aurais également aimé en découvrir plus sur le passé d'Atticus Finch. Et en apprendre plus sur la vie de Boo (un autre personnage à découvrir par vous même, cadeau).

Ramené dans le contexte des années 1960 et de la lutte pour les droits civiques, le combat d'Atticus pour défendre un Noir injustement accusé d'agressions sur une Blanche est un message de justice et de tolérance qui explique la portée politique du livre à sa sortie. Le récit du procès m'a touché et captivé au plus haut point. Procès auquel vont assister Scout, Jem et Dill. Les répercussions qui découleront de ce jugement vont confronter les enfants à l'injuste réalité du monde des adultes. Un monde où l'hypocrisie et la mauvaise foi sont légion.

Et enfin, le titre, non pas choisi au hasard puisque « Tuer un oiseau moqueur est un péché », selon le proverbe américain. En effet, ces petits passereaux, si répandus aux États-Unis, n'ont d'autre vocation que de nous charmer par leur chant. Tuer un oiseau moqueur – comme s'en prendre à un enfant ou condamner un innocent – c'est nier la beauté, saccager l'espoir.

Vous l'aurez compris je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman qui est rempli de messages subliminaux. Il prodigue une belle leçon de vie et nous pousse à réfléchir sur la condition de l'enfance, sur le racisme et sur l’honnêteté. De plus, sa suite va paraitre d'ici peu de temps, alors bon, lancez-vous.

Ma note :


 

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